La fin des poux?

Summary: Un petit bijou d'humour et d'inventivité, qui donne à découvrir le monde microscopique des poux sous un angle totalement jouissif et original. Le confinement engendré par la pandémie de COVID-19 devient ainsi un enjeu de taille pour une communauté de petites bestioles, dont la prolifération et la promiscuité en milieu clos deviennent sources de conflits et d'angoisses. Les enfants s'identifieront ainsi sans peine à ces poux anthropomorphisés que l'auteure réussit à rendre extrêmement attachants et sympathiques, alors qu'ils multiplient les stratagèmes et inventions pour tenter d'atteindre la tête de la jeune voisine d'Annette, condamnée par sa maman à garder ses distances avec sa copine. Plusieurs insectes perdront d'ailleurs la vie dans ces tentatives désespérées de mettre fin à leur huis clos et leurs survivants leur rendront hommage lors de soirées à la chandelle (le tout évoqué sans pathos). Beaucoup de richesse, donc, dans cet album où le ressenti des poux (notamment quant à leur enfermement et leur crainte de la mort) fait écho à l'expérience vécue par petits et grands pendant un confinement souvent difficile à supporter. Confinement qui prend ici fin dans une finale truculente où les poux trouvent enfin le moyen de revenir à une vie normale en dépit de la distanciation, qui est toujours de mise à la rentrée scolaire. Le texte d'une grande expressivité, que l'on prendra plaisir à lire à haute voix, est prolongé avec vivacité par de pétaradantes illustrations voisinant la BD. Crayonnés sémillants et aquarelles toniques s'y marient afin de croquer, en parallèle, le quotidien de la petite Annette et de son papa, ainsi que celui des bestioles blanches aux silhouettes rebondies, aux joues roses et aux mimiques hilarantes. De multiples onomatopées et dialogues, insérés dans des phylactères colorés, viennent ajouter à la saveur du récit, qui sensibilise les petits, mine de rien, à la manière dont se transmettent les petites bêtes indésirables. [SDM].